Existrans 2013 :
des "TranS" défilent pour un état-civil conforme à leur genre
Entre 700 et 2000
personnes ont manifesté à l'occasion de la 17e marche Existrans, réunissant
transsexuels, transgenres et intersexes venus demander une loi sur le
changement d'état-civil.
Ils étaient des
centaines de "TranS" à défiler samedi 19 octobre dans les rues de
Paris, à l'occasion de la 17e marche Existrans. Rassemblé derrière une
banderole proclamant "Trans, Intersexes, une loi, des droits", le
cortège qui réclame notamment une loi sur le changement d'état-civil, est parti
à 14h30 de la place des Invalides (VIIe arrondissement), et devait rejoindre la
place de la Bastille (XIIe).
Trans, kezaco ?
On appelle communément "transgenre" une personne dont le genre
"intérieur" diffère du sexe biologique. Une personne transsexuelle a
opéré une transformation physique. Plus globalement, "trans" regroupe
ces catégories, et ceux dont le genre est "fluide", oscillant entre
masculin et féminin. Les personnes "intersexes" sont les personnes
pour lesquelles il est difficile de dire si leurs organes génitaux sont mâles
ou femelles.
Certaines de ces personnes réclament aujourd'hui un état civil plus "conforme" à leur genre. "Un état-civil conforme à mon genre", "la transphobie tue", "mon sexe n'est pas mon genre", pouvait-on lire sur les banderoles déployées dans le cortège.
Ils étaient
environ 700 personnes selon la police, 2.000 selon le collectif Existrans,
participaient à cette marche, soutenue notamment par Act-up et la Fédération
LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).
"Je
travaille en garçon, mais dans le privé je suis une fille". Dans le
cortège, Natacha, 38 ans, cheveux mi-longs auburn, jupe noire et talons, veut
une "reconnaissance sociale et professionnelle". "Je suis
bloquée pour trouver un emploi, en fille c'est impossible", raconte cette
ex-sommelière, qui n'a pas encore commencé de traitement hormonal. "Comment
vit-on si on ne veut pas être au RSA et se prostituer?", interroge-t-elle.
Son amie Lola
acquiesce: "On n'a pas envie d'aller travailler, on se retranche chez nous
car on ne se sent pas dans le bon corps".
"Même pour
aller retirer un colis à la Poste c'est compliqué", témoigne de son côté
Maria, 28 ans, réceptionniste dans un hôtel, qui "travaille en
garçon".
Existrans- PARI-T |
Cette 17e édition
s'inscrit, selon le collectif, "dans un climat politique frileux où le
gouvernement (...) se laisse intimider par les forces homophobes et
réactionnaires réveillées par la loi sur le mariage pour tous".
"Nous
demandons une loi pour accéder au changement d'état-civil dès que nous en
exprimons le besoin, en démédicalisant et en déjudiciarisant les
démarches", explique Coline Neves, porte-parole d'Existrans, pressant le
président François Hollande de "respecter les engagement du parti
socialiste".
Existrans 2013 - PARI-T |
Existrans 2013 |
En France, le
changement d'identité repose sur la jurisprudence. Les tribunaux exigent de
nombreuses expertises médicales, et souvent la preuve de la transformation physique
donc de la stérilisation.
Seule une
centaine de demandes sont faites chaque année en France, pour quelque 15.000
personnes TranS selon les associations (en comptant les transgenres, qui ont
l'apparence du sexe opposé mais sans modifier le corps, et les transsexuels,
qui vont au bout de la transformation).
Existrans 2013 -Pari-T |
L'arrivée de la
gauche au pouvoir avait suscité beaucoup d'espoir mais les dispositions tant
attendues par les TranS viennent d'être de nouveau reportées au premier
semestre 2014 dans un projet de loi de simplification du droit.
Source : AFP
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