Le dress code est
pourtant clair au Sénat. "Tenue correcte, veste et cravate". Les
huissiers disposent d'une petite collection pour ceux qui ont du mal avec le
règlement et qui souhaiteraient tout de même entrer dans l'hémicycle. Mais ce
n'est pas le genre des Femen, connues pour protester seins nus.
Le groupe d'activistes s'est ainsi invité en pleine séance de questions au gouvernement, jeudi 17 juillet, pour interpeller les sénateurs du haut de la tribune réservée à la presse et aux invités. "Etes-vous macs ou sénateurs ?", ont-elle scandé
Une action
immédiatement relayée par le groupe sur Twitter :
L'explication de texte n'a pas tardé de la part de la fondatrice du mouvement, Inna Shevchenko, sur son compte : "Une réaction au récent retrait de la pénalisation de clients de prostituées" décidée par les sénateurs alors que les députés avaient voté pour.
La dépénalisation des clients dans le viseur
Le coup de force
des Femen au Sénat intervient une semaine après que la pénalisation des
clients, mesure phare de la proposition de loi sur la prostitution, a été
supprimée par la commission spéciale du Sénat, étant considérée comme
inefficace pour lutter contre les réseaux. La pénalisation des clients peut
toutefois encore revenir par un amendement en séance au Sénat.
L'idée de
sanctionner le recours à une prostituée avait déjà fait l'objet de vifs débats
lorsque le texte avait été adopté en décembre par l'Assemblée. Dans un
"manifeste des 343 salauds", des personnalités comme les écrivains
Frédéric Beigbeder ou Basile de Koch avaient défendu leur droit à recourir à
une prostituée.
La décision des
sénateurs avait été saluée, vendredi 11 juillet, par des associations et ONG
comme Aides ou Médecins du monde. "Refuser la pénalisation des clients,
mettre en œuvre des mesures de protection et des dispositions pour accompagner
les personnes qui souhaitent arrêter de se prostituer, marqueraient un
engagement fort des acteurs politiques à protéger les personnes victimes d’exploitation
sexuelle sans dégrader la situation des travailleuses et travailleurs du
sexe", affirmaient-ils dans un communiqué commun et appelant désormais à
abroger le délit de racolage.
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