Transsexuels = homosexuels ? Travestis ? Hermaphrodites ? Stop à la confusion ! Il existe encore de nombreux tabous sur les transsexuels. Essayons de les lever et surtout de mieux comprendre cette quête d'identité.
Le problème d'identité des transexuels
Homme ou femme ? Alors que chez tout un chacun, la réponse
est une évidence, chez les transsexuels, bien souvent, les choses ne sont pas
si tranchées.
Si certains vont se sentir complètement femme, et d'autres
complètement homme, dans nombre de cas, les transsexuels disent se sentir ni
l'un ni l'autre, ou bien un peu de l'un beaucoup de l'autre, par exemple.
Les chromosomes XX et XY sur lesquels on se base pour
déterminer les deux sexes, ne suffisent visiblement pas à construire une
identité sexuelle.
Il s'agit plutôt ici d'être en cohérence avec sa propre
perception.
En effet, les transsexuels ressentent une contradiction
entre leur identité sexuelle physique et leur identité sexuelle psychique.
Cette contradiction, si elle n'est pas assumée, peut entraîner un mal-être
profond.
Des hormones à l'opération du transsexuel
Certains transsexuels franchissent le pas, et vont jusqu'à
subir une (enfin... souvent plusieurs) intervention chirurgicale appelée
l'opération de réattribution de sexe ; un cas de figure pas systématique (1 cas
sur 2500).
D'autres s'arrêtent à la prise d'hormones pour changer leur
corps plus en douceur, bien que cela puisse engendrer de lourds effets
secondaires médicalement parlant.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, un transsexuel
qui a changé de sexe par la chirurgie (pratiquée correctement) peut largement
envisager le plaisir sexuel et l'orgasme. Si l'opération du sexe masculin vers
le sexe féminin est bien au point, l'opération inverse, plus ardue, s'envisage
mais révèle des progrès constants et encore nécessaires.
Transsexuels, forcément gays ?
Attention, ne sombrez pas dans le cliché, car c'est là l'un
des plus gros préjugés que subissent les transsexuels ! L'identité sexuelle, le
fait qu'un homme se sente femme et inversement, n'a strictement aucune
incidence sur l'orientation sexuelle. Ce sont là deux choses bien distinctes.
De même, un
transexuel (né homme devenu femme par exemple) peut très bien, et cela arrive
souvent, rester marié avec sa femme, ou tout simplement continuer de fréquenter
des femmes.
Les choses ne sont donc pas binaires. La part de féminité/de
masculinité
Il ne faut pas non plus confondre la part de masculinité que
toutes les femmes ont en elles de façon plus ou moins forte (et inversement la
part de féminité chez un homme) avec le sentiment de se sentir d'un autre sexe
et de vouloir abandonner son sexe de naissance.
Donc ne vous posez pas de questions inutiles si vous aimez
les sports d'hommes et que les battle pants sont vos vêtements de prédilection.
La place du transsexuel dans la société
La transsexualité n'est ni un phénomène récent, ni un
phénomène occidental. Le nombre de transsexuels, souvent minimisé, équivaut à
1,7% de la population.
Force est de constater que nos sociétés occidentales sont
gênées par ce phénomène au point de l'avoir érigée au rang des tabous. Le
pourcentage élevé de suicides chez les personnes transsexuelles en atteste.
Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, ça n'a pas toujours été le
cas. L'opération de réattribution de sexe se pratique d'ailleurs depuis
l'Antiquité ! Alors pourquoi nos sociétés ont-elle tant de mal à accepter cette
différence ?
Les transsexuels ailleurs
Ainsi, chez les Améridiens, on reconnaît 3 voire 4 sexes
différents. Les sociétés amérindiennes recrutent couramment leurs chamanes
(intermédiaire entre les Esprits de la nature et les Hommes) parmi la
population transsexuelle.
Depuis toujours, de la Côte d'Ivoire au Japon, on constate
des identités sexuelles intermédiaires. En Inde, les Eunuques ont une place à
part... Dans ce type de société, la nuance compte et permet ainsi d'intégrer
les transsexuels.
Néanmoins, la France par exemple permet le changement
d'identité civile, mais à des conditions très nombreuses et restrictives (être
stérile, ne jamais avoir été marié, ne pas avoir d'enfants...).
Le combat des transsexuels pour faire reconnaître le droit à
exister tels qu'il sont sera sans doute long, comme l'a été et l'est toujours
le combat des homossexuels à aimer la personne de leur choix. Mais ce sont deux
combats bien distincts. Mais deux combats pour le droit à la différence.
Source: aufeminin
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