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Ce
dossier traîne depuis 1992, date de la première condamnation de la
France par la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme). La récente
proposition parlementaire de loi (PPL) de la sénatrice EELV Esther
Benbassa, loin d’y remédier, est attentatoire aux libertés
individuelles. Inspirée par une vision archaïque du masculin et du
féminin, cette PPL a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête de la
féministe la plus modérée ! Pire : cette PPL laisserait le changement
d’état civil sous contrôle judiciaire (pourquoi, alors, faire une loi
?). On s’oriente donc ou vers une absence de loi, de peur de déplaire à
la Manif pour tous, ou vers une loi répressive et discriminatoire,
véritable usine à gaz destinée à rassurer le lobby homophobe et
transphobe.
Toujours pas d’application des textes européens votés par la France !
Face
à ces renoncements et à ces reculs, la Fédération LGBT rappelle que les
personnes transgenres, ces grandes oubliées des dispositifs
anti-discrimination en France, doivent disposer au plus vite d’un
changement d’état civil libre et gratuit, en mairie, sans médicalisation
ni judiciarisation.
Loin d’être novatrice, cette
position est conforme à la résolution 1728-2010 du Conseil de l’Europe,
et à de nombreux autres textes et recommandations européens (comme les
12 recommandations de Thomas Hammarberg) ou internationaux (Principes de
Jogjakarta et loi argentine de 2012), comme le confirment les juristes
au fait de ces dossiers.
En 2010, la délégation
française au Conseil de l’Europe (élus de droite, du PCF, et du PS)
s’est prononcée unanimement pour un droit au changement d’état civil
déclaratif. Quatre ans plus tard, les gouvernements Sarkozy puis
Hollande n’ont rien fait pour appliquer cette résolution !
Le changement, pour les personnes transgenres françaises, c’est pour quand ?
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